Le 8 mars n’est
ni une fête ni une opération marketing. C’est une journée
de combat et d’engagement pour les droits des femmes. En l’appelant
par son vrai nom, en refusant de la réduire à des gestes symboliques et en
s’informant sur ses enjeux, nous pouvons en faire un temps fort de sensibilisation et de changement.
Trop souvent
appelée, à tort, « Journée de la Femme », la journée du 8 mars est avant tout une journée mondiale de revendication pour les droits des femmes. À travers son histoire et les combats qu’elle incarne, revenons sur le
sens profond de cette date symbolique.
Une origine
militante bien trop méconnue
Pour comprendre
la portée du 8 mars, il faut remonter au début du XXe siècle, en Europe et aux
États-Unis. C’est dans un contexte d’ébullition
ouvrière et féministe que les premières manifestations de femmes
voient le jour, réclamant notamment le droit de vote, de meilleures conditions
de travail et la fin des discriminations.
Des événements comme le National Woman’s Day aux États-Unis ou la grève des ouvrières à Saint-Pétersbourg en 1917, point de départ de la révolution russe, ont marqué cette histoire. En 1975, l’Organisation des Nations Unies proclame l’Année internationale de la femme. Deux ans plus tard, elle officialise le 8 mars comme « Journée des Nations Unies pour les droits des femmes et la paix internationale ».
Une confusion
d’appellations lourde de conséquences
Depuis, plusieurs
dénominations coexistent : « Journée internationale de la femme », « Journée
des femmes », ou plus justement «
Journée internationale des droits des femmes ».
Ce flou n’est pas anodin.
La première
appellation, souvent reprise dans les médias ou les entreprises, banalise le
sens de cette journée en la transformant en prétexte
commercial ou événement festif, offrant fleurs,
réductions ou compliments. Cela dessert profondément l’esprit revendicatif du 8
mars.
À l’inverse, l’expression « Journée internationale des droits des femmes » rappelle ce qu’elle est véritablement : un moment de lutte, de visibilité et de mobilisation face aux inégalités persistantes.
Pourquoi le 8
mars est toujours essentiel
Malgré les
progrès, les droits des femmes sont loin d’être acquis
partout dans le monde. Quelques chiffres édifiants, issus des
données d’ONU Femmes [1]:
- Près de 1 femme sur 3 a subi des
violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie ;
- En moyenne, 5 femmes ou filles
sont tuées chaque heure par un proche dans le monde ;
- Les femmes représentent 60 % des personnes
les plus pauvres
de la planète ;
- Elles gagnent en moyenne 23 % de moins que les hommes à
travail égal ;
- En Afrique subsaharienne, 1 fille ou femme
sur 4
a subi des mutilations génitales féminines.
Ces données ne
sont que la partie visible d’un système d’oppression qui freine la participation pleine et égale des femmes au développement
économique, social et politique de nos sociétés.
Une tribune
pour toutes les femmes
Le 8 mars est donc bien plus qu’une date sur un calendrier. C’est une tribune offerte à toutes les femmes, militantes ou non, pour faire entendre leurs voix, dénoncer les injustices, célébrer les victoires et revendiquer les droits fondamentaux encore bafoués.Cette journée est aussi un appel à la solidarité.
Hommes, femmes,
institutions, entreprises : chacun peut contribuer à faire de cette date un véritable levier de transformation sociale.
Et si cette année, votre geste militant était de partager cet article pour ouvrir le dialogue autour de vous ?